LES PESTICIDES

Que sont les pesticides ?

Les pesticides regroupent l’ensemble des produits, phytopharmaceutiques et biocides, qu’ils soient d’origine naturelle ou de synthùse.

rayon_pesticides Les pesticides regroupent l’ensemble des produits phytopharmaceutiques et biocides, qu’ils soient d’origine naturelle ou de synthùse.

Il existe 2 types de pesticides :

  • Les produits phytopharmaceutiques / phytosanitaires:

Ils sont utilisĂ©s pour la « protection des vĂ©gĂ©taux Â» afin de combattre des organismes nuisibles Ă  ces derniers (rĂšglement CE 1107/2009).

  • ProtĂ©ger les vĂ©gĂ©taux contre tous les organismes nuisibles ou prĂ©venir l’action de ceux-ci,
  • DĂ©truire les vĂ©gĂ©taux ou les parties de vĂ©gĂ©taux indĂ©sirables,
  • Freiner ou prĂ©venir une croissance indĂ©sirable des vĂ©gĂ©taux.

Ils sont soumis Ă  la rĂ©glementation du MinistĂšre de l’Agriculture et de l’Alimentation.

  • Les produits biocides:

Ils sont utilisĂ©s pour lutter contre les organismes dont la prĂ©sence n’est pas souhaitĂ©e ou qui produisent un effet nocif pour l’homme. Ce sont les dĂ©sinfectants (pour les mains, dĂ©sinfection pour l’eau
), les produits de protection (protection du bois, protection des eaux de refroidissement
), les produits antiparasitaires (rodenticides, insecticides, rĂ©pulsifs et appĂąts
) et les autres produits (peintures anti-salissures pour les bateaux
). A noter que certaines substances actives sont approuvĂ©es comme biocides mais interdites comme phytosanitaires (Diuron par exemple).

Ils sont soumis à la réglementation du MinistÚre de la Transition écologique et solidaire.

rayon pesticides2Attention au dĂ©tournement d’usage :

La rĂ©glementation impose d’utiliser un produit phytosanitaire homologuĂ© (autorisation de mise sur le marchĂ© – Ă  regarder sur son Ă©tiquette) et d’utiliser un produit biocide dĂ©clarĂ©, chacun pour son usage spĂ©cifique. A noter que certaines substances sont autorisĂ©es comme biocide et phytopharmaceutique, mais pour des usages diffĂ©rents.

En France, depuis juillet 2015, c’est l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire (Anses) qui dĂ©livre les autorisations de mise sur le marchĂ© des produits phytosanitaires.

PESTICIDES ET REGLEMENTATION

L’utilisation des pesticides est une activitĂ© encadrĂ©e : l’homologation des substances actives est encadrĂ©e par l’Union EuropĂ©enne et adaptĂ©e dans chaque Etat membre par le MinistĂšre en charge de l’agriculture pour les produits phytosanitaires et par le MinistĂšre en charge de l’environnement pour les biocides.

La loi LabbĂ© est entrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2019 pour les particuliers, sur l’ensemble du territoire. VotĂ©e en 2014, elle prĂ©voit une interdiction d’achat, d’usage et de dĂ©tention de tous les produits phytosanitaires de synthĂšse pour les jardins, potagers, balcons, terrasses et plantes d’intĂ©rieur. Cette loi interdit Ă©galement le recours aux pesticides par les collectivitĂ©s depuis deux ans. En France, les agriculteurs restent donc dĂ©sormais les seuls Ă  pouvoir utiliser ses substances chimiques.

jardin publicLa loi LabbĂ© interdit, depuis le 1er janvier 2017, d’utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forĂȘts, promenades et voiries ( sauf pour des raisons de sĂ©curitĂ© …) accessibles ou ouverts au public.

Les produits phytosanitaires de biocontrÎle, à faibles risques et autorisés en agriculture biologique restent cependant utilisables, ainsi que tous les autres produits de protection des plantes (macro-organimes, substances de base).

Et, depuis le 1er janvier 2019, l’interdiction s’est Ă©tendue aux particuliers. Les jardiniers amateurs ne peuvent plus utiliser ni dĂ©tenir de produits phytosanitaires sauf ceux de biocontrĂŽle, Ă  faibles risques et autorisĂ©s en agriculture biologique. De plus, hormis ces derniers, tous les autres produits phytosanitaires de la gamme amateurs seront interdits Ă  la vente.

Pour en savoir plus, consultez le Guide Ma commune sans pesticide – Le guide des solutions.

jardin-fleuriLes pesticides de jardin sont interdits depuis le 1er janvier 2019. Pour les particuliers, il est interdit de dĂ©tenir et d’utiliser des produits phytosanitaires, sauf si les produits sont considĂ©rĂ©s comme produits de bio-contrĂŽle ou autorisĂ©s en agriculture biologique, ou classĂ©s Ă  faible risque.

Attention : la notion de substances Ă  faible risque n’est pas encore dĂ©finie rĂ©glementairement.

Textes rÚglementaires (la loi Labbé, relative à la transition énergétique pour la croissance verte
)

jardin public

La loi LabbĂ© interdit, depuis e 1er janvier 2017, aux personnes publiques, d’utiliser/faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forĂȘts, promenades et voiries ( sauf pour des raisons de sĂ©curitĂ© …) accessibles ou ouverts au public.

Les produits phytosanitaires de biocontrÎle, à faibles risques et autorisés en agriculture biologique restent cependant utilisables, ainsi que tous les autres produits de protection des plantes (macro-organimes, substances de base).

Sur quels espaces s’applique cette interdiction ?

Accessible ou ouvert au public :

  • Est considĂ©rĂ© comme accessible au public tout espace ne comportant pas de dispositif permettant d’empĂȘcher l’accĂšs au public ;
  • Est considĂ©rĂ© comme ouvert au public un lieu accessible Ă  tous, sans autorisation spĂ©ciale de quiconque, que l’accĂšs en soit permanent et inconditionnel. Ainsi tout espace pouvant recevoir du public Ă  titre onĂ©reux ou gratuit est considĂ©rĂ© comme ouvert au public.

Cours d’Ă©cole :

L’utilisation des produits phytopharmaceutiques classĂ©s comme dangereux vis Ă  vis de la santĂ© est interdite dans les cours d’écoles ou d’autres zones accessibles aux enfants, situĂ©s au sein des Ă©tablissements scolaire.

cimetiereCimetiĂšres :

Un cimetiĂšre peut ĂȘtre visĂ© par l’interdiction s’il est Ă©galement dĂ©diĂ© Ă  un usage de promenade de maniĂšre avĂ©rĂ©e. Par exemple, la plupart des cimetiĂšres parisiens sont dĂ©diĂ©s Ă  un usage de promenade, certains font mĂȘme l’objet de visites guidĂ©es. Si les cimetiĂšres d’une commune ne sont pas des cimetiĂšres dĂ©diĂ©s Ă  la promenade pour une part significative de leur frĂ©quentation, il est encore permis d’y utiliser l’ensemble des produits phytopharmaceutiques disponibles pour l’usage prĂ©vu. Il est souhaitable toutefois de substituer progressivement Ă  l’usage de produits chimiques, l’emploi de mĂ©thodes alternatives sans danger pour les agents communaux, les visiteurs de ces sites, et l’environnement.

Espaces verts :

Les cimetiĂšres et les terrains de sport ne sont concernĂ©s par l’interdiction que s’ils font l’objet d’un usage de « promenade » ou d’ « espace vert » avĂ©rĂ©.

La voirie.

Il est interdit de traiter les espaces de voirie hormis dans les zones Ă©troites ou difficiles d’accĂšs telles que les bretelles, Ă©changeurs, terre-pleins centraux et ouvrages.

traitement-agricultureLa rĂ©glementation qui s’applique aux agriculteurs.

Interdiction de traiter

  • si le vent est supĂ©rieur Ă  19 km/h (Ă©chelle 3 de Beaufort, le vent fait s’envoler les feuilles),
  • Ă  moins de 5 m d’un point d’eau (cours d’eau, mare),
  • Ă  moins d’1 m des fossĂ©s.

Interdiction de vidanger le fond de cuve Ă  proximitĂ© des zones sensibles (ex. 50 m d’un point d’eau…), sur sol saturĂ© ou en forte pente, plus d’une fois par an au mĂȘme endroit.

Sanction pĂ©nale en cas d’infraction : jusqu’à 150 000 euros d’amende et 6 mois d’emprisonnement (Art L253-17 du CRPM).

Obligation

  • d’appliquer les produits conformĂ©ment Ă  leur homologation (usage, dose, stade de la culture…)
  • de tenir un registre sur le lieu de traitement, le nom du produit, la quantitĂ© utilisĂ©e
  • que les applicateurs (exploitant ou salariĂ©) aient une certification Certiphyto pour utiliser les produits
  • d’utiliser du matĂ©riel d’application contrĂŽlĂ© pĂ©riodiquement
  • de stocker les produits dans une zone spĂ©cifique, sĂ©curisĂ©e
  • de gĂ©rer les dĂ©chets par une filiĂšre de recyclage.

RÚglement européen 1107/2009 (art. 67)

Article L256 – 2 du code rural et de la pĂȘche maritime

En cas de besoin, les prĂ©fets peuvent prendre des mesures pour encadrer l’utilisation des pesticides afin d’éviter leur entraĂźnement hors de la parcelle traitĂ©e, Ă  proximitĂ© des Ă©coles ou des hĂŽpitaux.

Loi d’avenir pour l’agriculture (sept. 2014), art 53.

IMPACT DES PESTICIDES

impact_pesticidesQuel est l’impact des pesticides ?

UtilisĂ©s en masse dans les jardins, les maisons et dans les champs, on retrouve les pesticides dans l’air, dans l’eau, dans les vĂ©gĂ©taux, dans les organismes des animaux et des humains. Cette contamination gĂ©nĂ©ralisĂ©e impacte donc tous les niveaux de notre environnement.

Afin de mieux comprendre les mĂ©canismes de contamination de l’environnement par les pesticides, il a Ă©tĂ© mis en place des mesures qui visent Ă  Ă©tablir les niveaux de contamination et les impacts des pesticides. Des textes rĂ©glementaires de l’Union europĂ©enne (directive 91/414/CEE, rĂšglement 1107/2009) obligent les producteurs de pesticides Ă  Ă©valuer eux-mĂȘmes l’Ă©cotoxicitĂ© de leurs produits. Depuis Juillet 2015, c’est l’Anses (Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui dĂ©livre les autorisations de mise sur le marchĂ© des pesticides. Aujourd’hui plus que jamais, les citoyens exigent plus de transparence de la part des fabricants de produits phytosanitaires et des autoritĂ©s et surtout des garanties sur l’impact environnemental et sanitaire des pesticides !

eau riviereLes pesticides utilisĂ©s en agriculture ou par les particuliers polluent les eaux souterraines et les eaux de surface. De plus, certains pesticides persistants, mĂȘme interdits depuis de nombreuses annĂ©es continuent Ă  polluer notre environnement ! C’est le cas de de l’atrazine, un herbicide interdit d’utilisation par l’Union EuropĂ©enne en 2003 en agriculture et dont l’on retrouve encore des traces dans l’eau du robinet.

En 2011, 557 pesticides diffĂ©rents ont Ă©tĂ© recherchĂ©s sur prĂšs de 2 500 points de mesure de la qualitĂ© des cours d’eau. Des pesticides ont Ă©tĂ© dĂ©celĂ©s sur 93 % des points de mesure. Les 15 molĂ©cules de pesticides les plus quantifiĂ©es dans les cours d’eau de France sont en majoritĂ© des herbicides (dont glyphosate) ou leurs mĂ©tabolites (AMPA).

En effet, dans les riviĂšres et autres cours d’eau en France, on observe en moyenne 200 substances chimiques (principalement des pesticides) dans l’eau et prĂšs de la moitiĂ© de ces molĂ©cules sont retrouvĂ©es dans les eaux souterraines (dont l’atrazine interdite en 2003) ! Il est donc impĂ©ratif de rĂ©duire l’utilisation des pesticides aussi bien en agriculture que pour l’usage des particuliers afin de prĂ©server l’eau des pollutions chimiques.

Du fait de cette contamination massive et de son possible impact sur la santĂ©, la loi fixe des seuils maximaux pour rendre l’eau potable :

  • pour les eaux destinĂ©es Ă  produire de l’eau potable (au ruisseau, avant potabilisation) : 2 ”g /l par pesticide, 5 ”g/l pour l’ensemble des molĂ©cules.
  • pour l’eau potable (au robinet) : 0,1 ”g/l par pesticide, 0,5 ”g/l pour l’ensemble des pesticides.

Rapport-potierDans le rapport “Eco-phyto” (novembre 2014) de Dominique POTIER, dĂ©putĂ© de Meurthe-et-Moselle, on peut lire : « le respect des normes de la qualitĂ© de l’eau potable distribuĂ©e au robinet n’est atteint qu’en raison de coĂ»ts de traitement Ă©levĂ©s qui sont supportĂ©s par le consommateur d’eau Â».

En Bretagne, l’Etat a mis en place, dĂšs 1990, un rĂ©seau de suivi (10 stations de mesure) de la contamination des eaux superficielles bretonnes par les pesticides : le rĂ©seau CORPEP (Cellule d’orientation rĂ©gionale pour la protection des eaux contre les pesticides). En 2016, en Bretagne, 185 molĂ©cules diffĂ©rentes de produits phytosanitaires ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es dans une dizaine de cours d’eau de ce rĂ©seau.

Fiche Connaütre et agir sur les pesticides de l’association Eau et riviùres de Bretagne

L’impact des pesticides et de l’étalement urbain sur la faune :

Les campagnes deviennent aujourd’hui un dĂ©sert Ă©cologique : selon le CNRS, en milieu agricole, 80% des insectes et 33% des oiseaux disparaissent : « les populations d’oiseaux vivant en milieu agricole ont perdu un tiers de leurs effectifs en 17 ans Â».

bird 915445 960 720 e1531388543357

Des oiseaux communs comme la perdrix grise, l’outarde ou encore l’alouette des champs sont en dĂ©clin dans les zones agricoles.

Ce dĂ©clin prĂ©occupant serait dĂ» au modĂšle agricole intensif actuel (notamment dans les champs de cĂ©rĂ©ales : blĂ© et maĂŻs) et Ă  l’utilisation massive des pesticides et des biocides, ainsi qu’au manque de biodiversitĂ© vĂ©gĂ©tal en campagne. L’habitat naturel de la faune sauvage disparait : il y a de moins en moins de prairies fleuries, de friches et de haies !

70% des vers de terre disparaissent, alors que ceux-ci contribuent à la fertilité des sols en aérant la terre.

Un cercle vicieux se produit : les insectes disparaissent Ă  cause de leur contamination aux pesticides via leur alimentation et les oiseaux disparaissent eux aussi Ă  cause du manque de leur nourriture principale (les insectes) ou Ă  cause d’une intoxication (graines enrobĂ©es de pesticides).

Comparativement, il y a entre 6 Ă  10% de plus d’insectes dans les cultures biologiques. Dans ces cultures, les espĂšces vĂ©gĂ©tales et les oiseaux prĂ©sentent une plus grande diversitĂ©.

painted lady 1568926 960 720 e1531388613249

A proximitĂ© des aires urbaines, la reproduction des populations de crapauds et de grenouilles serait impactĂ©e par l’activitĂ© humaine et notamment Ă  cause des pesticides (perturbateurs endocriniens) et par le bruit et la lumiĂšre.

D’aprĂšs GĂ©nĂ©rations Futures, outre l’ingestion de pesticides par les animaux, ceux-ci peuvent souffrir de divers problĂšmes : maladies, cancers, dysfonctionnements hormonaux, baisse de la fertilitĂ©, fĂ©minisation des organes reproducteurs chez les mĂąles.

La destruction des habitats ruraux naturels et l’utilisation de pesticides peuvent aussi ĂȘtre une consĂ©quence de la diminution des campagnols, liĂšvres, renards. Des cas d’intoxication aux pesticides de nos animaux domestiques (chats, chiens) sont aussi possibles.

Les poissons souffrent aussi de la pollution aquatique notamment Ă  cause des pesticides et des mĂ©dicaments se retrouvant dans l’eau. Ces perturbateurs endocriniens empoisonnent les poissons ; plusieurs scientifiques ont observĂ© que des poissons mĂąles devenaient femelles.

Les pesticides ont donc des effets, directs ou indirects, sur :

les oiseaux, directement touchĂ©s par empoisonnement (aux pesticides organophosphorĂ©s) ou par les insecticides qui rĂ©duisent leur alimentation (moins d’insectes Ă  manger pour les hirondelles, par exemple).
les mammifÚres : les pesticides anticoagulants empoisonnent souvent indirectement les mammifÚres prédateurs (renards), ou les anti-limaces qui finissent par empoisonner les hérissons.
les insectes : les pesticides sont hautement toxiques pour les abeilles, bourdons et autres insectes.

abeille_pesticideLa bataille contre les pesticides nĂ©onicotinoĂŻdes :

À la lumiĂšre des derniĂšres Ă©tudes scientifiques, de nombreux acteurs, dont les apiculteurs et les ONG environnementales, alertent sur les effets des pesticides nĂ©onicotinoĂŻdes (insecticides qui agissent sur le systĂšme nerveux). L’usage des nĂ©onicotinoĂŻdes est rĂ©pandu, principalement en agriculture pour l’enrobage des semences de maĂŻs et pour la culture des betteraves. Depuis dĂ©cembre 2013, trois insecticides nĂ©onicotinoĂŻdes suspectĂ©s de provoquer l’effondrement des colonies d’abeilles avaient Ă©tĂ© partiellement interdits d’utilisation dans toute l’Union europĂ©enne. Le 27 avril 2018, cette interdiction a Ă©tĂ© dĂ©finitivement votĂ©e par les Etats membres. Les ONG attendent cependant du gouvernement français qu’il agisse auprĂšs de l’Union europĂ©enne afin d’obtenir un moratoire europĂ©en sur l’ensemble des pesticides nĂ©onicotinoĂŻdes tant que les risques graves sur l’environnement et la santĂ© humaine ne seront pas Ă©cartĂ©s.

Sources :

air-nuages

Impact des pesticides sur la qualitĂ© de l’air

DĂšs les annĂ©es 60, notamment en Bretagne, des contaminations des eaux de pluie par les pesticides ont Ă©tĂ© observĂ©es. Cependant, encore Ă  ce jour, il n’existe pas de rĂ©glementation spĂ©cifique relative Ă  la surveillance des pesticides dans l’air.

En Bretagne, c’est l’association Air Breizh qui a la charge du suivi de la qualitĂ© de l’air et qui suit l’Ă©volution de cette contamination dans l’air.

Mesures des pesticides dans l’air à Mordelles Campagne du 13 mai au 19 juillet 2014

Certains composĂ©s sont frĂ©quemment dĂ©tectĂ©s comme l’acĂ©tochlore (utilisĂ© pour le maĂŻs, interdit en 2008), l’alachlore (maĂŻs, interdit en 2008), le chlorothalonil (diffĂ©rentes cultures), le lindane (interdit depuis 1998) ou la pendimĂ©thaline (diffĂ©rentes cultures).

Toutes les Ă©tudes d’Air Breizh

champ_pavotL’impact des pesticides sur la flore.

Selon GĂ©nĂ©rations Futures, « on estime que les plantes prĂ©sentes dans les champs ont diminuĂ© de plus de 20% et que plus de 15% du patrimoine vĂ©gĂ©tal national est en danger Â». Ainsi, les herbicides ne sĂ©lectionnant pas que les herbes indĂ©sirables pour les cultures peuvent aussi ĂȘtre Ă  l’origine de la disparition de certaines plantes.

Faune & flore : quels impacts des pesticides sur ces espĂšces ?

L’impact des pesticides sur la santĂ©

Les herbicides, fongicides, insecticides et biocides faits pour tuer des organismes « indĂ©sirables Â» pour les cultures, sont une source de pollution majeure pour la santĂ© humaine !

agriculture 2361978 960 720 e1531389171106

Les pesticides agissent comme des perturbateurs endocriniens. Ces substances (avĂ©rĂ©es ou suspectĂ©es) sont capables d’interfĂ©rer avec le systĂšme endocrinien en se substituant par exemple Ă  une hormone. Les perturbateurs endocriniens, peuvent entraĂźner un dĂ©rĂšglement hormonal, mĂȘme Ă  trĂšs faible dose. De plus, l’interaction de plusieurs pesticides entre eux peut entrainer un « effet cocktail Â» : la synergie provoquĂ©es par le contact des diffĂ©rentes substances chimiques (substances actives des pesticides) entre elles provoquent des effets souvent inattendus et d’autant plus dangereux !

 

En France, la majeure partie des pesticides est utilisĂ© pour l’agriculture (90%), les 10% restant Ă©tant utilisĂ©s par des industries, des collectivitĂ©s, parcs, jardins (avant l’interdiction d’utilisation de pesticides de synthĂšse en 2017), et par des particuliers (avant l’interdiction d’achat, de dĂ©tention et d’utilisation de pesticides de synthĂšse le 1er janvier 2019).

Image promenade fĂŽret e1531389215314

Plusieurs Ă©tudes commencĂ©es dĂšs les annĂ©es 1980 ont mis en Ă©vidence un lien de cause Ă  effet entre l’exposition aux pesticides et des pathologies chez des individus qui y avaient Ă©tĂ© exposĂ©s professionnellement ou non. Les pesticides sont d’autant plus dangereux pour les fƓtus et les enfants (faible poids de naissance, risque de maladies congĂ©nitales, troubles de l’attention, cas d’autisme, leucĂ©mie, tumeurs cĂ©rĂ©brales).

Parmi les maladies liĂ©es aux pesticides, on retrouve les cancers hormonodĂ©pendants (sein, ovaire, prostate, testicules, tyroĂŻde), les cancers hĂ©matopoĂŻĂ©tiques (lymphomes non hodgkinien, myĂ©lomes), les troubles de la reproduction (infertilitĂ©) et les maladies neurodĂ©gĂ©ratives (comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson).

Source :