Utilisés depuis des années dans des produits de consommation courante, les perfluorés ou PFAS, se retrouvent maintenant dans l’eau et dans l’air. Alors que les scientifiques alertent sur l’impact sanitaire, des mesures révèlent une pollution généralisée dans l’eau de nos rivières, y compris en Bretagne. Alors qu’en janvier 2023, le gouvernement a rendu public un plan pour réduire cette pollution, les associations continuent d’alerter sur le retard pris en France.
Vous avez dit PFAS ?
On parle de PFAS ou plus communément de perfluorés (composés per- et poly-fluoroalkylés perfluorés). Ces derniers constituent une large famille chimique de près de 4 500 composés. Ils sont largement utilisés dans de multiples domaines industriels et produits de consommation courante : emballages alimentaires, mousses anti-incendie, textiles, cosmétiques, revêtements antiadhésifs, produits phytosanitaires, etc. Ces substances sont très persistantes dans l’environnement, d’où le surnom de « polluants éternels ». Des études associent l’exposition de certains PFAS à des effets graves sur la santé (cancers), sur les systèmes reproductifs et hormonaux (certains sont des perturbateurs endocriniens) ou sur le système immunitaire.
Des perfluorés PFAS dans l’eau
L’association Générations Futures a publié une enquête sur la présence de différents perfluorés dans les rivières. Cette dernière révèle que la contamination est généralisée, y compris dans les rivières de Bretagne. Sur la base de cette enquête, Générations Futures demande au gouvernement de :
– Rechercher partout sur le territoire, et en particulier dans les zones de captage pour l’eau potable, les 24 PFAS jugés prioritaires par la commission européenne, sans attendre la date d’entrée en vigueur de la directive cadre sur l’eau révisée.
– Utiliser les méthodes d’analyses avec les limites de quantification les plus basses techniquement possibles pour tous les PFAS. Il faut viser 1ng/l ou, mieux, 0,2 ng/l.
– Soutenir une proposition d’interdiction de l’ensemble des PFAS dans l’Union européenne.
– Peser de tout son poids pour relancer les négociations sur la révision du règlement REACH, nécessaire pour une bonne régulation des PFAS et pour mener à bien la proposition de restriction de tous les PFAS.
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Des perfluorés PFAS dans l’air
Aux États-Unis, des PFAS ont été détectés dans l’air extérieur, à proximité de sites de production chimique. Il en a été mesuré aussi dans l’air intérieur et dans des poussières. Du fait de la présence concentrée de produits de consommation contenant des PFAS et des faibles taux de circulation d’air, les niveaux de PFAS devraient être plus élevés dans l’air intérieur qu’à l’extérieur. Toutefois, la contamination des PFAS serait bien supérieure via la consommation d’aliments et d’eau contaminés que par inhalation.
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Un plan d’action pour réduire cette pollution PFAS
Le gouvernement a présenté mi-janvier 2023 un plan d’actions PFAS 2023-2027, qui vise à :
• disposer de normes pour guider l’action publique ;
• porter au niveau européen une interdiction large pour supprimer les risques liés à l’utilisation ou la mise sur le marché des PFAS ;- améliorer la connaissance des rejets, ainsi que l’imprégnation des milieux pour réduire l’exposition des populations ;
• réduire les émissions des industriels de façon significative ;
• assurer une transparence complète sur les informations disponibles ;
• intégrer les actions sur les PFAS dans le plan micropolluants.
► Lancement du plan d’action “PFAS” 2023-2027 pour mieux protéger la santé des français et l’environnement
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