Les produits chimiques pour l’entretien du jardin sont très polluants pour l’environnement (air, eau, sol) et les organismes vivants (humains, faune, flore). Utiliser des solutions naturelles pour la pelouse, les haies, les herbes indésirables, les terrasses et le potager, vous permet de protéger l’environnement et de préserver votre santé !

LA PELOUSE AU NATUREL

Les problèmes :

De la mousse, du trèfle, des pissenlits et adventices divers peuvent apparaître sur votre gazon et l’étouffer ! Cependant, les désherbants chimiques sélectifs ne sont pas une solution car en plus d’acidifier le sol (provoquant par réaction de la mousse) et de polluer l’environnement (faune, flore, air, eau, etc.), ils altèrent la santé de ceux qui les pulvérisent et de ceux qui utilisent la pelouse (enfants, animaux, etc.).

Les solutions :

Choisir un gazon résistant et facile d’entretien :

• Lors de la création ou de la réfection de la pelouse, choisir un gazon résistant au piétinement (usage sport ou jeux).
• Préférer un gazon de qualité (type Label Rouge) composé de graminées solides, si nécessaire adaptées aux terrains difficiles (pauvres) ou ombragés.
• Éviter le gazon fin de prestige qui réclame un entretien incessant, coûteux et polluant.

Conseil : Après le semis de la pelouse, il est fréquent que des plantes sauvages annuelles (qui ne vivent qu’un an) s’installent. Celles-ci seront éliminées dès la première tonte.

Cultiver une autre esthétique :

entretenir au naturel mce

La présence de plantes sauvages sur la pelouse n’est pas un signe de négligence ou de manque de savoir-faire. De plus, ces herbes dites « indésirables » sont très utiles aux insectes auxiliaires et ont une jolie floraison (pâquerette, véronique, brunelle, bugle, etc.).

Adopter la tonte haute (6 à 8 cm) :

La tonte basse fragilise le gazon, favorise l’installation des plantes indésirables (pissenlit, plantain…) et la prolifération de la mousse. La tonte haute renforce l’enracinement du gazon et sa résistance à la sécheresse. Elle permet Tonte_Couteau desherbeuraussi de maintenir une bonne couverture herbacée qui empêche la germination des graines d’indésirables et le développement de la mousse.

Conseil : le couteau à désherber est utile pour extirper quelques pousses de plantes indésirables comme le rumex.

Contre la mousse :

pelouse_mousse mceBien que souvent présente dans nos jardins, la mousse n’est envahissante que dans certaines conditions : stagnation d’eau en surface (suite au tassement du sol), acidité, gazon inadapté à l’ombre, tonte trop courte.

Pour y remédier, il faut décompacter et aérer le sol avec un scarificateur afin d’améliorer l’infiltration de l’eau (à la fin d’été de préférence ou au printemps lorsque la terre est peu humide).
Et procéder à un apport léger de chaux en automne (3 kg pour 100 m2), pour lutter contre l’acidité et à un apport de compost fin en surface en hiver (0,5 kg/m2) ou d’engrais organique au printemps, pour améliorer la structure du sol et stimuler la croissance de l’herbe.

pelouse_trefle mceContre le trèfle :

La présence de trèfle blanc est un signe de manque d’azote dans le sol. Le remède : apport d’azote organique (compost…) en fin d’hiver.

LES TERRASSES, COURS, ALLEES ET ENTREES DE GARAGE

Les problèmes :jardiner arrachage binage_mce

Des herbes jugées indésirables peuvent s’introduire entre les dalles, les pavés, les interstices et les fentes des surfaces bitumées ou bétonnées, ainsi que dans les gravillons. Cependant, ces surfaces favorisant le ruissellement, aucun désherbant ne doit y être utilisé au risque de polluer les cours d’eau !

Les solutions :

terrasse_prevention mceLes solutions préventives :

  • Pailler la terre avec des copeaux, fougères, roseaux broyés, ardoises pilées dans les allées en terre battue.
  • Limiter les surfaces gravillonnées, plus difficiles à entretenir et les remplacer par des dalles, des pavés ajourés ou de la pelouse.
  • Balayer régulièrement entre les joints pour éviter la germination des plantes indésirables.
  • Jointoyer les pavés et les fissures ou semer de l’herbe entre les dalles.
  • Installer une bâche poreuse (feutre de jardin) sous les gravillons dans les allées et cours gravillonnées. Disposer une hauteur suffisante de gravillons (5 cm) pour limiter la levée des herbes indésirables et faciliter leur arrachage. Niveler régulièrement les gravillons et recharger si nécessaire.

Le désherbage manuel :

  • Couper régulièrement la base des plantes avec un sarcloir dans les surfaces gravillonnées ou en terre battue.
  • Couper les plantes au couteau entre les dalles et les pavés.

terrasse_desherbage mceLe désherbage thermique :

  • Désherber à l’eau bouillante pour les petites surfaces (sauf contre les vivaces à racines profondes installées depuis longtemps). Ne pas attendre d’être envahi, intervenir une première fois dès la fin de l’hiver. Conseil : récupérer l’eau de cuisson des légumes.

Désherber au nettoyeur à haute pression équipé d’un système de chauffe. Les gros modèles de désherbeurs thermiques à gaz peuvent convenir pour les grandes surfaces mais sont gourmands en énergie fossile. Réduisez plutôt les espaces à entretenir.

ACCUEILLIR LES PLANTES SPONTANEES

entretenir_petrement_spontanees_jardiner_MCECultiver une autre esthétique :

Pas besoin d’en faire trop pour que les allées et terrasses restent fonctionnelles. Quelques plantes ici ou là ne sont pas gênantes et adoucissent le caractère un peu strict de ces surfaces.

Tolérons ces “herbes folles”, elles nous le rendront.

Laisser l’herbe s’installer ou en semer pour engazonner les allées gravillonnées ou en terre battue.
Dans les allées, le passage des voitures et le piétinement régulier limitent l’extension des plantes indésirables.
Laisser l’herbe entre les dalles pour plus d’esthétisme.
La couper avec des ciseaux à gazon ou au rotofil.
Favoriser des fleurs vagabondes esthétiques (alysse, érigéron, lychnis, pensée, valériane, rose trémière…) entre les pavés ou dans les gravillons : elles prendront la place des herbes indésirables et l’allée ou la cour deviendront un véritable jardin.

LES MASSIFS

entretenir_haie_MceLes problèmes :

Les herbes spontanées font une sévère concurrence aux jeunes plantations pour la lumière, l’eau et les sels minéraux. Elles s’installent et prolifèrent lorsque la terre est laissée nue dans les massifs. Certaines plantes (achillée, linaire, lierre terrestre, mauve, digitale, euphorbe…) ne sont pas gênantes et attirent les insectes auxiliaires et les papillons. En revanche, quelques-unes sont à la fois très envahissantes et peu esthétiques (laiteron, chardon, mercuriale…).

Les solutions : Elles consistent à couvrir la terre en permanence avec un paillis, des plantes couvre-sol ou les deux à la fois

massif_paillis-gazon mceLe paillis :

Il évite la germination des plantes et leur installation. Cependant, il n’empêche pas les plantes vivaces comme le chardon, le liseron ou le chiendent déjà présentes de se développer ! Il faut ainsi les extirper avant de pailler.
Le paillis protège aussi la terre contre le tassement, maintient l’humidité du sol et favorise le développement de l’activité biologique qui profite aux plantations.

Fleur_consoudeLes plantes couvre-sol :

Elles sont choisies pour leurs performances à couvrir le sol de leurs feuilles, leurs tiges ou leurs racines superficielles et à s’étendre peu à peu sans envahir le jardin. Elles occupent l’espace disponible ne laissant plus de place pour les herbes indésirables. Ce sont des plantes esthétiques et rustiques qui résistent à l’ombre, à la sécheresse, à la concurrence racinaire et au gel. Certaines peuvent même se ressemer çà et là.

Cinq plantes couvre-sol parmi les plus performantes :

• la consoude à grandes fleurs (naine tapissante), très solide, à l’ombre comme au soleil, en sol sec ou frais.
• certains géraniums botaniques (Endressii, Oxonianum, Macrorhizum, Sanguineum…), belles fleurs roses et beau feuillage.
• le lierre sauvage ou horticole, le meilleur couvre-sol à l’écart des murs, très utile pour les animaux auxiliaires.
• la marjolaine rampante, feuillage jaunissant au soleil.
• la petite pervenche (évitez la grande pervenche, trop envahissante), à l’ombre.

Fleur_pervenchePour différentes expositions :

• A l’ombre ou en sol frais : aspérule odorante, bugle rampant, Epimédium, Pachysandra, Waldsteinia ternata.
• Au soleil ou mi-ombre : céraiste, lamier maculé nain (évitez le lamier jaune galéobdolon, trop envahissant), alchémille mollis.
• Quelques arbustes rampants assurent la même fonction et conviennent bien le long d’un muret, d’un talus, pour couvrir de grandes surfaces : fusains rampants, cotonéasters rampants, symphorine “Hancock”.

Entretien des couvre-sol :

En attendant qu’ils poussent, couvrir la terre avec un paillis. Apporter du compost tous les 3 à 5 ans, désépaissir et mettre de l’ordre de temps en temps.

Pour les massifs de fleurs :

massif_fleurs mce
Plantations imbriquées et assez serrées des annuelles pour que les feuillages couvrent rapidement la terre.
Paillis avec des matériaux de petit calibre faciles à étaler.
Désherbage manuel avec un sarcloir à main, un couteau à désherber…

Pour aller plus loin

Livret-ortie-et-compagnie-mceLe livret Ortie et compagnie (février 2019)

Ce livret est composé d’une partie « Manifeste » qui vise à déconstruire le concept de « mauvaises herbes » et ré-enchanter la flore spontanée à travers une série de textes engagés, et d’une partie composée de fiches d’informations sur les espèces végétales. Les fiches « plantes » apportent des informations sur les intérêts et les usages des plantes. Des illustrations botaniques de chaque espèce aident le lecteur dans leur reconnaissance.

Voir aussi Ortie et compagnie, l’exposition photographique qui présente différentes espèces végétales dans leur environnement : milieu urbain, espaces verts et jardins…

Les fiches Mce :

Les autres livrets Mce sur le jardinage au naturel :

Le site d’Eau et rivières de Bretagne

Le site de Bretagne vivante

Le guide du potager bio en Bretagne, Marianne Wroblewski, Aourel Cabrera, Terre vivante.

Sélection d’ouvrages sur la flore sauvage des rues et des jardins (2019)